Le gouvernement du Québec a confirmé des investissements de 14 millions de dollars à l’entreprise Lepage Millwork de Rivière-du-Loup.
L’annonce a été réalisée lundi après-midi en présence de plusieurs dignitaires, dont la ministre de l’Emploi, Pascale Déry. L’entreprise pourra donc assurer sa compétitivité dans un contexte géopolitique en pleine transformation, poursuivre sa transformation technologique et améliorer sa productivité en rehaussant, entre autres, les compétences de ses travailleurs dans la région.
« Dans le contexte actuel où je vous dirais que les tarifs douaniers font mal à plusieurs de nos entreprises, il faut soutenir nos entreprises en région. Ça s’inscrit vraiment là-dedans, Lepage Millwork s’inscrit vraiment là-dedans. On est en train d’innover, on est en train d’adapter les procédés, les processus et je pense qu’ils ont besoin de ce soutien-là », de dire la ministre Déry.
Au total, les sommes investies s’élèvent à près de 25 millions de dollars. François-Xavier Bonneville, directeur général et copropriétaire chez Lepage Millwork, assure que les investissements permettront de consolider la place de son entreprise dans un marché ultra-compétitif.
« Pour nous, c’est majeur, c’est le plus gros montant investi jusqu’à date dans l’histoire de Lepage Millwork, mais c’est un montant qui est bien pensé et ça fait plusieurs années qu’on y réfléchit. Ce sont principalement des sommes qui vont être investies pour la productivité, pour l’innovation au niveau de la différenciation de produits. Il y a un axe au niveau de la formation et du savoir-faire et dernièrement, il y a une part qui s’en va en énergie », de préciser François-Xavier Bonneville.
Par ailleurs, François-Xavier Bonneville a profité de la présence de deux ministres du gouvernement Legault, soit Pascale Déry et Amélie Dionne, pour accentuer la pression dans le dossier des travailleurs étrangers temporaires. À la veille du dépôt du premier budget du gouvernement Carney, le directeur général de Lepage Millwork ne cache pas ses ambitions. Selon lui, il est minuit moins une pour agir. Sans un geste concret des deux paliers gouvernementaux, son entreprise, et plusieurs autres à travers le Québec, pourraient se retrouver dans une position critique.
« Nous, ça nous prend une solution pour être capables de conserver les gens qui sont ici, qui sont formés et qui sont productifs. Cette solution-là pourrait venir de deux sources potentielles. Au niveau du fédéral, ce qu’on demande, c’est d’avoir une clause grand-père au niveau des gens qui étaient déjà établis sur le territoire avant la nouvelle loi 2024. Au niveau provincial, ce qu’on souhaite, c’est d’avoir une solution pour être en mesure d’augmenter les gens qui changent de statut, qui passent de temporaire vers la permanence », de mentionner le directeur général chez Lepage Millwork.
Pascale Déry, ministre de l’Emploi, confirme que le gouvernement Legault est en pourparlers avec ses homologues à Ottawa pour trouver une solution. L’instauration d’une « clause grand-père » fait notamment partie des options envisagées.
« Je peux vous dire qu’on travaille là-dessus, on travaille beaucoup avec le fédéral. On leur a demandé une clause grand-père pour justement pouvoir garder les travailleurs temporaires qui sont là. On veut protéger les régions et on veut protéger les travailleurs temporaires en région surtout », de confier Pascale Déry.
Rappelons que de nombreux entrepreneurs craignent de perdre une main-d’œuvre essentielle depuis que le gouvernement fédéral a décidé, dans une décision controversée, de réduire la proportion permise de 20 % à 10 %.