Christine Duquette, une femme de la Beauce ayant survécu à deux greffes du foie, a choisi de rendre publique son histoire afin d’aider d’autres victimes de violence conjugale.

En 2015, alors qu’elle était en convalescence à la Maison des greffés de Montréal, elle a été agressée sexuellement par son ex-conjoint, deux semaines après une opération majeure. Elle affirme avoir refusé clairement, mais l’agression est survenue alors qu’elle se trouvait dans un état de grande vulnérabilité physique.

Cet épisode a marqué l’aboutissement de près de quinze ans d’une relation qu’elle décrit comme toxique, marquée par la violence psychologique, le contrôle et l’alcoolisme. Malgré une prise de conscience au moment de sa seconde greffe, elle a mis plusieurs années avant de quitter cette relation et encore six ans supplémentaires avant de déposer une plainte formelle, notamment par souci de préserver une stabilité pour ses enfants.

Lorsque la cause est arrivée devant la justice, son ex-conjoint, Éric Bourque, a plaidé coupable à une accusation modifiée d’agression sexuelle liée à l’événement survenu en 2015. L’accusation de harcèlement criminel a été retirée. L’homme a été condamné à une peine dans la collectivité d’un an, suivie de deux ans de probation. Au moment du jugement, Mme Duquette explique s’être sentie enfin crue et déchargée d’un poids qu’elle portait depuis des années.

Par la suite, elle a demandé la levée de l’ordonnance de non-publication qui protégeait son identité afin de témoigner publiquement. Elle exprime vouloir soutenir les femmes vivant des situations similaires, en particulier celles qui hésitent encore à dénoncer par crainte de ne pas être crues ou de nuire à leur entourage.

Elle souligne que les agressions commises dans un contexte conjugal sont particulièrement difficiles à prouver et que plusieurs victimes, comme elle, finissent par taire une partie de leur histoire. Certaines infractions initialement alléguées dans son dossier n’ont d’ailleurs pas été retenues, ce qui lui a laissé un sentiment d’injustice.

Selon des données gouvernementales citées dans le texte de TVA Nouvelles, 17 % des femmes rapportent avoir vécu de la violence sexuelle dans leur couple, un pourcentage encore plus élevé chez les jeunes. Consciente de cette réalité, Christine Duquette souhaite désormais partager son parcours complet, incluant son expérience avec le système judiciaire, les services d’aide aux victimes et les ressources d’hébergement.

Son objectif est de rappeler que chaque cheminement est différent, mais qu’il est possible de reprendre le contrôle de sa vie. Elle encourage les femmes vivant de la violence à chercher de l’aide dès que possible, même si le processus peut être long et complexe. Par son témoignage, elle espère contribuer à briser le silence entourant ces agressions et à offrir de l’espoir à celles qui se trouvent encore dans l’ombre.

Source: TVA Nouvelles