Une patinoire installée devant une résidence de la rue Stanislas-Belle à Rivière-du-Loup a été ciblée par la Ville, qui demande son démantèlement sans quoi une amende de 400 $ par jour sera imposée aux propriétaires.
C’est en effet ce qu’a dénoncé à notre service de nouvelles Véronique Bissonnette, nouvellement installée à Rivière-du-Loup avec sa famille. Elle a reçu, mardi, un avis l’informant que la patinoire installée à ses frais sur la butte devant sa résidence était non conforme, puisque les bandes font de la surface glacée une construction à aire ouverte. La Ville exige donc que l’installation soit démantelée d’ici le 4 janvier.
« Si on avait, par exemple, juste une glace sans les bandes qui sont en bois autour, ça serait correct probablement. Puis là, on nous a dit qu’il fallait qu’on enlève ça au plus tard le 4 janvier, sinon on avait une amende de 400 $ par jour », de mentionner Véronique Bissonnette.
Véronique Bissonnette indique qu’il existe un certain flou au niveau de la réglementation municipale, qu’elle a pris soin de consulter, avec son conjoint, avant d’amorcer le glaçage de la patinoire et l’installation des bandes. Elle indique d’ailleurs qu’un règlement de la Ville, intitulé Usage et construction dans les cours, permet pourtant la présence, par exemple, d’un terrain de tennis ou de basketball devant les résidences. Elle s’interroge sur l’absence du terme « patinoire » dans les détails de la règlementation. La Ville lui a indiqué qu’il existe une façon de modifier un tel règlement, une démarche qui est cependant assez onéreuse.
« L’inspectrice nous a dit qu’il existait un document qu’on pouvait remplir pour faire changer un règlement, mais ça coûte 1300 $ juste pour déposer ce document-là, puis ça prend 5 à 6 mois, donc d’ici là, nous, je ne sais pas s’il va falloir qu’on l’enlève ou qu’on paye l’amende, mais 400 $ par jour, on s’entend que c’est énorme », d’ajouter la résidente.
La situation de la famille attire d’ailleurs déjà l’attention du grand public en raison d’une pétition lancée sur les médias sociaux plus tôt cette semaine. Ladite pétition demande à la Ville de reconsidérer cette règlementation en permettant l’installation de patinoires provisoires bien aménagées, qui respectent des normes strictes de sécurité et d’esthétique. En date de mercredi midi, plus de 300 personnes avaient appuyé la démarche. Véronique Bissonnette espère pouvoir faire changer les choses, elle qui était fière de pouvoir offrir à sa famille ainsi qu’à l’ensemble du voisinage une patinoire de qualité. La mère de famille avait même obtenu l’aval de ses voisins.
« Mon garçon, il joue au hockey. Ma plus jeune fille va commencer le hockey l’année prochaine. On les entraîne là-dessus. Au lieu d’être sur l’écran, ils sont dehors en train de jouer. Ça fait aucun sens de les priver de ça. Ils pleuraient hier », de conclure la mère de famille.
Réaction de la Ville de Rivière-du-Loup
Mercredi après-midi, la Ville de Rivière-du-Loup a réagi. Il est mentionné que la Ville de Rivière-du-Loup a « agi, à la suite de plusieurs signalements de citoyens, pour faire appliquer l’article 7.1 de son règlement de zonage, qui interdit ce type de construction pour les cours situées à l’avant des maisons ». Après une première approche qui se voulait constructive auprès du propriétaire, un avis officiel a dû être émis afin d’exiger qu’il se conforme. Cependant, la Ville se dit maintenant ouverte à une forme de compromis.
« Maintenant, la règlementation étant évolutive selon les besoins, et puisque la possibilité pour les enfants de jouer librement à l’extérieur est une préoccupation importante pour la Ville, le conseil municipal souhaite maintenant prendre le temps d’analyser la question en profondeur. Il pourra alors déterminer si des assouplissements à la règlementation actuelle pour les cours avant méritent d’être apportés ou non. Cette volonté ne change toutefois rien pour le cas qui nous occupe, puisqu’il s’agit apparemment d’une installation permanente, donc la règlementation doit s’appliquer », peut-on lire dans un avis émis par la Ville.
La Ville rappelle que l’aménagement temporaire de patinoires extérieures est tout à fait permis en cours latérale et arrière. Selon l’administration municipale, le cas soulevé aujourd’hui comporte son lot de spécificités, notamment une cour avant beaucoup plus étendue que la cour arrière et une topographie singulière.