La Fédération des chambres de commerce du Québec lance un ultimatum aux différents paliers gouvernementaux.
Véronique Proulx, présidente-directrice générale, réclame un moratoire afin de permettre aux entreprises de quatre coins du Québec de préserver leurs acquis par rapport aux restrictions récentes relatives aux programmes de travailleurs étrangers. Présente à Rivière-du-Loup en marge de la Grande rencontre réunissant plus de 150 employés permanents et administrateurs des chambres de commerce de partout au Québec, la principale intéressée a été sans équivoque. Sans une prise position concrète des gouvernements, de nombreuses entreprises seront à risque.
Malgré toutes les belles promesses lancées lors de la plus récente campagne électorale fédérale, Véronique Proulx assure qu’il n’y a pas eu de progrès sur les demandes des entreprises. Selon elle, il y a maintenant « urgence d’agir », précisant que le problème des travailleurs étrangers est pire que la guerre tarifaire pour bon nombre d’entrepreneurs.
Édith Laplante, directrice exécutive du développement organisationnel chez Aliments Asta, confirme qu’elle a récemment perdu 25 travailleurs étrangers. Si la demande de moratoire est refusée, elle pourrait en perdre une trentaine de plus, ce qui viendrait compromettre la production de l’entreprise.
François-Xavier Bonneville, directeur général chez Lepage Millwork, confirme avoir embauché 70 employés du Québec depuis 2024. Quelques mois plus tard, le taux de rétention a été d’à peine 7 %. Ce même taux est de 95 % pour les travailleurs étranger. Selon lui, il ne s’agit donc pas d’un luxe, mais d’une nécessité, ajoutant au passage que la robotisation n’est pas une solution magique réglant tous les problèmes de main-d’œuvre.