Le 30 octobre 1995, les Québécois disaient « Non » à la souveraineté du Québec, et ce, lors du deuxième référendum dans l’histoire de la province. Mario Dumont, fraichement élu comme député dans la circonscription de Rivière-du-Loup, faisait partie, à l’époque, des ténors du camp du « Oui ».
Pour écouter le reportage de Kévin Beaulé :
Trente ans après ce moment historique dans l’histoire moderne du Québec, l’ex-politicien se souvient encore, comme si c’était hier, de cette journée du 30 octobre 1995. Il avait passé la nuit ayant précédé la journée du vote à l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup.
« Pour des raisons de sécurité avec la police, je couchais à l’Hôtel Universel. Je suis allé voter à Rivière-du-Loup. Et puis, Lucien Bouchard avait voté à Alma. Son avion avait fait un crochet par l’aéroport de Rivière-du-Loup pour venir me prendre », de se souvenir l’ancien politicien.
Tout au long de la soirée, Mario Dumont a vu défiler les résultats. Pendant un court moment, il a même cru que le « Oui » allait avoir le dessus.
« J’aurais aimé que le oui gagne par quelques points. Dans un 50-50 et des poussières, je me disais que ça allait être difficile. Bon, ça l’a été, car le non, ça a été très mauvais aussi. C’est comme un résultat sans résultat qui fait qu’il n’y a pas eu de changement », de mentionner Mario Dumont.
L’ancien chef de l’Action démocratique du Québec était dans les coulisses lors du fameux discours de l’ancien premier ministre Jacques Parizeau, prononcé après la victoire du camp du « Non ». Il avait même été invité à monter sur la scène du Palais des congrès de Montréal, mais avait décliné, tout comme Lucien Bouchard. Mario Dumont ne cache pas que le discours a porté ombrage aux aspirations des souverainistes.
« Si M. Parizeau ce soir-là avait fait un discours disant que le Canada a failli éclater, tendre la main au Canada, qu’il faut réformer le pays, ça aurait mis une pression énorme sur le fédéral pour bouger, pour réformer le Canada dans le sens des intérêts du Québec. Mais là, avec le discours de M. Parizeau, à Ottawa, ils se sont réfugiés dans l’idée que, regarde, à Québec, ceux qui ont fait un référendum, ce sont des racistes », de confier Mario Dumont.