Projet de loi 97 : les Premières Nations quittent la table de concertation forestière.
Le 22 juillet 2025, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a annoncé qu’elle suspendait immédiatement sa participation à la table de concertation de haut niveau sur le projet de loi 97, déplorant l’absence d’un véritable engagement du gouvernement du Québec envers un processus de co-construction respectueux de leurs droits.
Malgré les déclarations publiques de la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette-Vézina, en faveur d’un dialogue entre gouvernements, l’APNQL juge que son ministère refuse d’intégrer les Premières Nations de manière significative dans l’élaboration du projet de loi, qui vise à moderniser le régime forestier. Ce projet, selon l’APNQL, compromet leurs droits ancestraux et menace l’intégrité écologique des territoires.
Trois éléments clés ont été identifiés comme essentiels à un dialogue crédible, mais ignorés par le gouvernement :
- La reconnaissance concrète des droits issus des traités et de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones ;
- La mise en place d’une réelle cogestion des forêts, gouvernement à gouvernement ;
- Le retrait du zonage d’aménagement forestier prioritaire, jugé incompatible avec les droits autochtones.
« Ce refus de dialogue sur un enjeu aussi fondamental démontre un manque de volonté politique d’ouvrir la voie à une réelle collaboration », affirment les signataires Francis Verreault-Paul, chef de l’APNQL, et Lucien Wabanonik, chef de la Nation Anishnabe de Lac Simon.
L’APNQL se dit néanmoins ouverte à reprendre les discussions, mais seulement lorsque les conditions d’une relation de gouvernement à gouvernement seront pleinement respectées.