Aluminium nord-côtier : les tarifs américains n’ont pas réussi à faire fondre la production


Même avec des droits de douane imposés par l’administration Trump, l’aluminium produit sur la Côte-Nord s’en tire plutôt bien.

Les alumineries Alouette, à Sept-Îles, et Alcoa, à Baie-Comeau, ont su s’adapter au contexte difficile en redéployant leur production vers d’autres marchés, principalement l’Europe. Résultat : malgré une facture salée — environ 300 millions de dollars US pour l’entreprise Rio Tinto — l’impact sur l’industrie québécoise reste contenu.

Selon Marc-Antoine Dumont, économiste senior chez Desjardins, ce sont finalement les consommateurs américains qui en paient le prix : leur production locale d’aluminium est insuffisante, et ils n’ont pas vraiment d’alternative aux importations canadiennes.

L’aluminerie Alouette expédie maintenant 80 % de sa production vers l’Europe, contre presque 100 % aux États-Unis auparavant. Du côté d’Alcoa, ce sont 100 000 tonnes qui ont été redirigées vers d’autres marchés depuis mars.

Mais l’Europe n’est pas sans défis : coûts de transport élevés, industrie locale en reconstruction et liens commerciaux moins solides qu’avec nos voisins du Sud.

Malgré tout, Dumont rappelle : « Le marché américain n’est pas un marché duquel on veut sortir. Il est là pour rester. »

Et du côté du fer ?
C’est une autre histoire. Le marché mondial est surabondant, ce qui pousse les prix à la baisse. Le minerai de fer pourrait passer sous la barre des
100 $ US la tonne, bien que la résilience économique de la Chine vienne soutenir temporairement les prix.


Adaptabilité, diversification et résilience : c’est ainsi que l’industrie de l’aluminium nord-côtière fait face aux turbulences commerciales. Malgré les barrières tarifaires, les usines d’ici ne baissent pas les bras… et continuent de rayonner à l’international.