Denis Desjardins a remporté sa bataille juridique l’opposant à Anastasia Luckenuick et son entreprise Inspro.
Au terme d’un très long processus qui a culminé avec un jugement de 20 pages, dont notre service de nouvelles a obtenu copie, le juge Étienne Parent a pris une décision qui fera assurément jurisprudence. Un courtier pourra désormais proposer à ses clients vendeurs de « négocier une clause lui permettant de refuser le choix de l’inspecteur préachat choisi par l’acheteur ».
« Ce qui est important, c’est qu’un juge lui a dit, écoutez, un vendeur a le droit de refuser le choix de l’acheteur, mais il faut le faire de la bonne façon, puis il nous a donné les balises. C’est ça qui va servir de jurisprudence, il va nous donner les balises, parce que nous, on le faisait par rapport au contrat de vendeur, mais là, il dit, écoutez, si vous voulez que ça soit bien fait, il faut le mettre dans la promesse d’achat avec une contre-proposition », de dire Denis Desjardins.
Dans son verdict, le juge précise qu’il ne faut pas « oublier que le vendeur demeure propriétaire de l’immeuble qui est l’objet de la promesse d’achat ». Cette situation lui « donne le droit de limiter l’accès à la propriété aux personnes qu’il choisit ». Le juge Étienne Parent mentionne aussi qu’il n’est « pas possible de conclure que Denis Desjardins ait agi de mauvaise foi ou au mépris des intérêts d’autrui », ajoutant que le courtier n’a pas agi pour nuire à la compagnie Inspro.
« On n’a jamais voulu nuire à qui que ce soit. Un juge vient de dire que le vendeur a le droit de décider qui rentre chez lui. N’importe quel inspecteur ou n’importe qui qui disait « moi je suis inspecteur » pouvait rentrer chez les gens et lui remettre des commentaires sur la maison. Il considérait que vu qu’il était inspecteur, qu’il avait le droit de le faire », de préciser le courtier de Rivière-du-Loup.
Denis Desjardins, qui se relancera en affaires en 2026 sous la nouvelle bannière Vente Direct, précise qu’il compte fermement se faire dédommager pour les pertes encourues depuis 2023. Un procès au civil est d’ailleurs prévu dans les prochains mois.
« Ça fait que ce n’est pas terminé pour moi. Je n’ai pas fait ça pour mal faire, je n’ai pas fait ça pour dénigrer qui que ce soit, je n’ai pas fait ça illégalement. Il y a eu beaucoup de conséquences à ça, j’ai perdu 95 % de ma business. Alors la prochaine étape, il y a un autre procès qui s’en vient, qui est daté pour l’automne 2026. C’est contre les gens qui ont participé à ce reportage-là », de confier Denis Desjardins.
Rappelons qu’un reportage de l’émission La Facture, en mars 2023, avait mis le feu aux poudres. Anastasia Luckenuick accusait alors Denis Desjardins d’imposer à ses clients d’éviter les services de son entreprise d’inspection, déplorant le fait que son nom se retrouvait sur une liste noire. En effet, elle alléguait avoir perdu plusieurs contrats parce qu’une équipe de courtiers immobiliers, dont Denis Desjardins, lorsqu’elle représentait des vendeurs, exigeait des acheteurs qu’ils embauchent un professionnel figurant sur une liste sur où elle n’apparaissait pas.