Un boucher originaire de la Tunisie, qui devait travailler au Marché Gourmand Saint-Cyprien, a été la cible de commentaires racistes dans les derniers jours.

Selon nos informations, il reconsidèrerait maintenant sa décision de s’établir dans la région. Charles Darveau, copropriétaire de l’établissement, a dénoncé la situation sur les médias sociaux lors de la dernière fin de semaine. Il déplore que son employé, qui était encore en formation, ait reçu des commentaires dégradants en provenance d’une poignée de clients.

« Je vous dirais que j’ai été très surpris, j’ai été déçu aussi. Comme je vous le disais, on est une belle communauté, beaucoup de jeunes familles. Je ne m’attendais pas à ça aujourd’hui », de confier Charles Darveau.

 

 

L’employé tunisien, dument formé, poli et s’exprimant dans un français parfait, avait été embauché pour offrir du répit au boucher en chef. Son départ pourrait fragiliser le service de boucherie du Marché Gourmand Saint-Cyprien. Charles Darveau espère que la vague d’amour ainsi que les messages de soutien reçus dans les 48 dernières heures pourront convaincre son boucher issu de l’immigration de passer au-delà des commentaires racistes reçus.

Pour sa part, Michel Lagacé, maire de Saint-Cyprien, se désole de la situation. Il dénonce avec vigueur les commentaires racistes qui ont été formulés à l’endroit de l’employé tunisien.

« C’est l’écho de ce qu’on entend à l’Assemblée nationale et au Parlement. Les gens pensent, et se le font dire depuis plusieurs mois, que l’immigration est responsable de tous les maux, en éducation, en santé et services sociaux, dans les logements. Je dirais que ce n’est pas le cas. On a besoin des personnes issues de l’immigration », de mentionner le maire de Saint-Cyprien.

 

 

Michel Lagacé ne croit pas que l’histoire aura des impacts collatéraux pour Saint-Cyprien. Selon lui, sa municipalité a toujours été un exemple à suivre dans le respect des différences.

« Depuis les années 70, on fait preuve de beaucoup d’ouverture pour ce qui est des personnes qui vivent avec une différence. L’Oasis de l’Enfance, à l’époque, le CRDI, l’Auberge La Clé des Champs… Nous sommes habitués à côtoyer des personnes qui vivent avec une différence. Il y a des cas d’espèce, malheureusement, et ça c’est un cas d’espèce. Est-ce qu’on peut faire une généralité d’un cas d’espèce? Absolument pas », de préciser Michel Lagacé.