Le Comité Vigilance en itinérance Manicouagan, qui regroupe une vingtaine d’organismes d’aide, demande aux gens de cesser d’apporter du matériel et des aliments aux personnes sans abri qui avaient décidé d’ériger des campements de fortune près de la rivière Amédée à Baie-Comeau.

Une tournée des sentiers, réalisée par des représentants d’Homme Aide Manicouagan et Attitude Nordique, a révélé que les quelques dizaines d’abris sommaires érigés dans ce secteur sont maintenant abandonnés et qu’une seule personne itinérante qui campe à cet endroit le fait par choix et affirme que tout va bien en ce qui le concerne.

Les autres auraient déplacé leur campement plus loin en forêt ou migré dans les centres urbains.

Des gens se sont exprimés ces dernières semaines sur les réseaux sociaux dans un élan de solidarité pour approvisionner les ex-résidents du Carrefour jeunesse qui offrait le service d’hébergement temporaire Entre deux portes avant sa fermeture.

Mais comme l’indique Patrick Desbiens d’Homme Aide, qui avait enfilé ses raquettes pour aller à la rencontre des itinérants, il importe désormais d’agir à travers les organismes voué à cette forme d’aide.

Car l’aide individuelle est maintenant considérée comme une fausse bonne idée.

Les intervenants déplorent maintenant que ces sites au printemps pourraient se transformer en dépotoirs à ciel ouvert, découlant du sentiment d’impuissance et de la générosité des citoyens.

On recommande plutôt d’acheminer les dons au Dépannage de l’Anse et dans les frigos communautaires, des points de chute que les sans abris connaissent, ou encore de signaler les situations en appelant le service téléphonique Info-social 811, option 2.

Sean Bourdages, coordonnateur à la Table régionale des organismes communautaires, indique que la Résidence St-Joseph et Point de rencontre ont ajouté récemment des lits d’hébergement et que des travailleurs de proximité additionnels sont en mesure d’orienter les personnes sans abri.

La directrice de Centraide, Josée Mailloux, invite aussi les gens à appeler son organisation avant d’intervenir sur une base individuelle, afin de maximiser l’impact de chaque don et d’éviter involontairement de créer des risques ou de fragiliser certaines personnes.