Les résidents de la route 291 à Cacouna, qui négocient quotidiennement avec des puits contaminés par le sel de déglaçage utilisé sur les routes par le ministère des Transports lors des périodes hivernales, sont toujours plongés dans un véritable cauchemar.
Depuis que le projet d’annexion a été abandonné par la Ville de Rivière-du-Loup, les propriétaires des 23 résidences touchées ont reçu une proposition de la part du ministère des Transports par l’entremise d’une convention de règlement. La citoyenne Katy Gallant est toutefois peu impressionnée par la proposition du ministère. Elle doit personnellement effectuer toutes les démarches auprès des entreprises pour l’installation d’un système d’osmose qui viendrait filtrer l’eau de son puit pour en réduire la teneur en calcium. Un tel système encombrant, d’une longueur de 10 à 13 pieds, n’est toutefois pas entièrement fiable et nécessite une consommation d’eau importante.
« T’as besoin d’avoir beaucoup d’eau pour faire le ménage de ces machines-là. Pour ma part, le monsieur m’a dit que ça allait me prendre une quantité d’environ 200 gallons d’eau qui allaient passer, à l’heure, dans ma veine pour fournir les machines. Ces machines-là vont se laver puis vont rejeter l’eau qu’ils ont pris pour laver dans mon champ d’épuration. Excuse-moi, mais mon champ d’épuration, un moment donné, il fournira plus », d’expliquer la résidente.
Katy Gallant ajoute que l’installation d’un système dans toutes les résidences touchées viendra avec une facture salée, qui sera assumée par le ministère des Transports.
« Si tu regardes la totalité des coûts que ça peut coûter, la machine, l’entretien sur une durée de 20 ans, des personnes pour venir creuser de nouveaux puits, pour chercher une nouvelle veine, tu mets tous les frais que ça peut engendrer, ça, t’es rendu à des 2 ou 3 millions. L’aqueduc est à 300 ou 350 pieds de chez nous. Je veux dire, c’est correct d’acheter des bouteilles d’eau, mais moi j’aime bien ça acheter des bouteilles d’eau quand je vais en camping l’été. Là, je suis dans mon domicile », de mentionner Katy Gallant.
La résidente lance un véritable cri du cœur. Elle milite toujours pour un raccordement en bonne et due forme au réseau d’aqueduc de la ville de Rivière-du-Loup.
« Ce n’est pas un luxe qu’on demande. On demande d’avoir de l’eau potable dans nos domiciles. Ce n’est pas le temps de parler de perte de territoire. Ce n’est pas le temps de parler d’annexation ou quoi que ce soit. C’est le temps de parler de 23 résidences qui n’ont pas d’eau potable depuis des années. Peut-on tous s’asseoir ensemble, mettre un petit peu les haches de guerre de côté, puis trouver une solution pour donner de l’eau à ces personnes-là », de se demander Katy Gallant.
Katy Gallant ne cache pas qu’elle a personnellement songé à poursuivre le ministère des Transports. Les coûts anticipés ainsi que les délais d’une telle démarche ont toutefois refroidi ses ardeurs.
« Ce sont encore des frais, puis on s’entend que ce ne serait pas une petite procédure encore une fois. Ce serait un autre gros dossier. Et moi disons que j’ai fait ma part monétaire dans ce dossier-là, honnêtement », de confier Katy Gallant.