Bois d’œuvre : Ottawa annonce de nouvelles mesures, mais les réactions sont partagées


Le gouvernement fédéral, par la voix du premier ministre Mark Carney, a dévoilé aujourd’hui un plan de soutien à l’industrie du bois d’œuvre, en pleine crise. D’une valeur globale de 1,25 milliard de dollars, cette série de mesures comprend notamment 700 millions en garanties de prêts, 500 millions pour diversifier les produits et les marchés, et 50 millions pour requalifier plus de 6000 travailleurs.

Le Bloc Québécois et le Syndicat des Métallos ont tous deux réagi, saluant certaines intentions, mais exprimant aussi des réserves importantes.

Du côté syndical, le directeur national des Métallos, Marty Warren, se dit encouragé par ce qu’il considère comme un pas dans la bonne direction. Il souligne toutefois l’importance d’une mise en œuvre rapide et concrète, avec des échéanciers clairs et une coordination étroite avec le gouvernement du Québec. « Il s’agit du type de leadership que les travailleuses et travailleurs réclament depuis longtemps », a-t-il déclaré, tout en rappelant que sans mesures précises pour soutenir les salaires et garantir les emplois, ce plan risque de rester lettre morte.

Le ton est plus critique du côté du Bloc Québécois. La députée Marilène Gill, élue sur la Côte-Nord, reproche à Ottawa une réponse tardive et insuffisante. Elle note que plusieurs propositions du Bloc — comme l’accès aux liquidités, la transformation à valeur ajoutée et la diversification des marchés — ont été intégrées, mais elle estime que le plan ne répond pas aux besoins urgents du terrain. Selon elle, les garanties de prêts ne seront d’aucune utilité si les entreprises n’ont pas la capacité d’assumer de nouvelles dettes dans le contexte économique actuel.

Mme Gill dénonce également un traitement inégal envers les régions forestières, en comparaison avec l’aide massive accordée à des secteurs comme l’automobile et l’acier. « Après des mois d’inaction, Ottawa arrive avec un plan trop modeste, qui n’aura que peu de retombées à court terme pour les travailleurs et les entreprises qui peinent à survivre », a-t-elle conclu.

Pour les deux parties, une chose est claire : le sort du secteur forestier dépendra maintenant de la rapidité et de la rigueur avec lesquelles ces mesures seront déployées.